Acouphènes, bourdonnements et troubles associés

Les acouphènes font partie des troubles auditifs les plus fréquents. Ils se manifestent par des sons perçus dans l’oreille — bourdonnements, sifflements, pulsations — sans qu’il y ait de bruit extérieur.
Ces sons fantômes peuvent être légers et temporaires ou persistants et invalidants. Ils affectent le sommeil, la concentration et la qualité de vie.

Les spécialistes estiment que plus de 8 millions de Français souffrent d’acouphènes, dont 2 millions de manière chronique. Heureusement, les avancées médicales et technologiques offrent aujourd’hui de vraies solutions pour réduire, voire faire disparaître ces symptômes.

 Qu’est-ce qu’un acouphène ?

Un acouphène correspond à une perception auditive anormale sans source sonore réelle. Il peut toucher une seule oreille (acouphène unilatéral) ou les deux (bilatéral).
Les sons varient d’une personne à l’autre : sifflement, bourdonnement, grésillement, cliquetis ou battement régulier.

Les deux grands types d’acouphènes

1. Acouphène subjectif : c’est le plus courant (95 % des cas). Il résulte d’une activité anormale du système auditif ou du cerveau.

    

2. Acouphène objectif : beaucoup plus rare, il provient d’un bruit réel généré par un vaisseau sanguin, un muscle ou une structure de l’oreille moyenne.

    

Les causes les plus fréquentes des acouphènes

Les acouphènes ne sont pas une maladie en soi, mais un symptôme d’un dysfonctionnement auditif ou neurologique.

1. Exposition sonore excessive

Concerts, écoute au casque prolongée ou environnements professionnels bruyants peuvent endommager les cellules ciliées de l’oreille interne, responsables de la perception des sons.
C’est la cause principale des acouphènes chez les jeunes adultes.

2. Vieillissement auditif (presbyacousie)

Avec l’âge, la sensibilité auditive diminue, entraînant parfois l’apparition de sifflements.
Ces acouphènes liés à la presbyacousie s’accompagnent souvent d’une baisse de l’audition.

3. Stress et anxiété

Le stress augmente la tension musculaire et perturbe la circulation sanguine, amplifiant la perception du bruit interne.
On parle d’acouphènes somato-sensoriels, liés à des tensions cervicales ou à une mauvaise posture.

4. Troubles de la circulation (acouphènes pulsatiles)

Les acouphènes pulsatiles se caractérisent par un bruit rythmique synchronisé avec le battement du cœur.
Ils sont souvent liés à un trouble vasculaire :

• hypertension,

   

• malformation d’un vaisseau sanguin,

   

• ou inflammation de l’oreille moyenne.

   

Dans ce cas, une consultation médicale est essentielle pour écarter toute cause sérieuse.

5. Médicaments ototoxiques

Certains traitements (antibiotiques, anti-inflammatoires, diurétiques ou chimiothérapies) peuvent altérer le fonctionnement de l’oreille interne.
Toujours signaler un acouphène apparu après la prise d’un nouveau médicament.

6. Bouchon de cérumen ou otite

Un bouchon de cérumen, une otite moyenne ou une trompe d’Eustache obstruée peuvent provoquer une sensation d’oreille pleine et des bruits parasites.
Dans ce cas, le traitement local suffit à faire disparaître les symptômes.

 

Acouphènes à l’oreille gauche : faut-il s’inquiéter ?

Un acouphène unilatéral (à gauche ou à droite) mérite toujours une attention particulière.
Il peut être lié à :

• une inflammation localisée,

   

• une asymétrie auditive,

   

• ou plus rarement, à un trouble neurologique.

   

Un bilan ORL complet (audiométrie, imagerie si nécessaire) permettra d’en identifier la cause.
Dans la majorité des cas, il s’agit d’un simple déséquilibre auditif, corrigé par un appareillage adapté.

 

Comment diagnostiquer les acouphènes ?

Le diagnostic repose sur :

• un entretien détaillé (fréquence, intensité, déclencheurs),

   

• un examen auditif complet (audiométrie),

   

• et parfois un scanner ou une IRM pour écarter une cause vasculaire ou neurologique.

   

Le médecin évalue également l’impact émotionnel à l’aide d’un questionnaire spécifique (THI : Tinnitus Handicap Inventory), afin d’adapter le traitement.

 

Traitements médicaux des acouphènes

Il n’existe pas de “pilule miracle”, mais plusieurs approches combinées permettent de réduire considérablement l’intensité des symptômes.

1. Traitement de la cause sous-jacente

• Nettoyage de l’oreille en cas de bouchon,

   

• Traitement d’une otite,

   

• Rééquilibrage de la pression dans la trompe d’Eustache,

   

• Ajustement d’un médicament ototoxique.

   

2. Thérapies sonores (bruit blanc et masquage)

Les thérapies sonores consistent à habituer le cerveau au bruit interne en lui présentant des sons neutres et relaxants (appelés “bruits blancs”).

• Ces sons masquent partiellement les acouphènes.

   

• Progressivement, le cerveau apprend à ne plus les percevoir comme gênants.
  Cette approche est utilisée dans la Tinnitus Retraining Therapy (TRT).

   

Exemple concret :
Philippe, 52 ans, atteint d’acouphènes chroniques, utilise un générateur de bruit blanc intégré à ses appareils auditifs. Après 3 mois, son cerveau ne réagit plus au sifflement : le bruit est devenu imperceptible.

3. Appareils auditifs intelligents

En cas de perte auditive associée, un appareil auditif numérique améliore la perception des sons externes, masquant naturellement les acouphènes.
Les modèles haut de gamme (comme ceux proposés par Audiplus) intègrent des programmes spécifiques pour les patients acouphéniques.

4. Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Les TCC aident à modifier la perception émotionnelle de l’acouphène.
Elles visent à :

• réduire le stress,

   

• restaurer le sommeil,

   

• et diminuer la focalisation sur le bruit.

   

Solutions naturelles et remèdes complémentaires

Certaines approches naturelles peuvent compléter un suivi médical.

1. Relaxation et gestion du stress

Le stress accentue la perception des acouphènes.
Les méthodes les plus efficaces :

• sophrologie,

   

• méditation,

   

• cohérence cardiaque,

   

• ou yoga.

   

2. Phytothérapie et micronutrition

Certaines plantes favorisent la microcirculation et la détente :

• Ginkgo biloba : améliore la circulation cérébrale,

   

• Magnésium et zinc : réduisent la fatigue nerveuse,

   

• Vitamines B12 et D : soutiennent la santé auditive.

   

3. Hygiène de vie adaptée

• Limiter le sel et la caféine (ils augmentent la pression sanguine),

   

• Éviter les environnements bruyants prolongés,

   

• Dormir suffisamment pour réduire la fatigue auditive.

   

4. Remèdes maison et bruit blanc

Des applications mobiles et appareils portatifs diffusent des sons relaxants (pluie, vent, vagues) qui aident à l’endormissement et apaisent la perception du bruit interne.

 

Acouphènes : témoignages et retour d’expérience

Les témoignages de patients montrent que, même sans “remède miracle”, il est possible d’obtenir une amélioration significative.

Témoignage d’Isabelle, 58 ans :
« J’ai souffert d’acouphènes pulsatiles pendant un an. Avec un appareil auditif et une thérapie sonore, j’ai enfin retrouvé le calme. Ce n’est pas une guérison, mais un réel soulagement. »

Témoignage de Karim, 41 ans :
« Après un concert, j’ai eu un sifflement permanent à l’oreille gauche. J’ai appris à le gérer grâce à des séances de relaxation et au bruit blanc. Aujourd’hui, je n’y pense presque plus. »

Ces expériences prouvent que l’adaptation psychologique joue un rôle clé dans la gestion du trouble.

 

Peut-on faire disparaître complètement un acouphène ?

Dans de nombreux cas, les acouphènes peuvent diminuer fortement, voire disparaître grâce à une approche adaptée et précoce.
Les résultats varient selon :

• la cause initiale,

   

• la rapidité de la prise en charge,

   

• et la sensibilité individuelle au stress et au bruit.

   

Les progrès en neurosciences et en audioprothèse laissent espérer des traitements encore plus efficaces dans les prochaines années.